Quel étrange nom que celui de la rue des Quatre Passeports, située aux abords de la Place de la Liberté, dans le quartier Fontgiève à Clermont Ferrand … Balade dans cette rue à la recherche de son étymologie et découverte d’un étrange bâtiment !

La rue des Quatre Passeports
La rue des Quatre Passeports

Concernant sa signification, n’y cherchez aucun rapport avec votre pièce d’identité ! Remontons plutôt dans le temps, au Moyen-Age plus précisément et penchons-nous sur l’activité de ce quartier que l’on surnommait à l’époque « Espessa-Pot ». En ancien occitan, espessa signifiait « briser, mettre en pièce ». Nous voici donc devant un lieu où se trouvaient les pots cassés, brisés. Un quartier de potiers donc ! 🙂 Avec le temps, la locution se transformera en « Passeport ».
Quant au mot « Quatre », c’est très certainement une déformation du mot caire, carré (quadrum en latin) et indique simplement un carrefour situé au bout de cette rue !

La rue des Quatre Passeports
La rue des Quatre Passeports
La rue des Quatre Passeports
L’entrée de l’ancienne synagogue de la rue des Quatre Passeports

L’ancienne synagogue de la rue des Quatre Passeports

Ne vous fiez pas au mot Temple que l’on peut lire sur la façade de cet édifice situé dans cette rue : ici se trouve l’ancienne synagogue Beit Yaacov désormais reconvertie en centre culturel dédié à l’histoire des juifs d’Auvergne et à la mémoire des Justes. Des conférences sur l’histoire du lieu et de la culture juive en Auvergne y sont organisées, le bâtiment étant l’unique preuve architecturale du judaïsme dans la région.
Elle est assez petite (Six mètres sur 11 de profondeur) et elle présente une mezzanine en U ainsi qu’une arche sainte contenant les rouleaux de la Torah. Les dix commandements y sont inscrits en hébreu. 

Son histoire en quelques dates

1862 On doit sa construction à Israël Wael, notable issu de la communauté alsacienne qui achète le bâtiment, les travaux de transformation étant confiés à l’architecte de la ville de l’époque, François-Louis Jarrier. Aucun lieu de culte n’existait dans la ville malgré une présence de la communauté juive bien implantée. En 1862, la synagogue de la rue des Quatre-Passeports est la seule entre Bordeaux et Lyon, elle est inaugurée le 20 mars.

1963 Nécessitant de nombreux travaux de transformation, la synagogue est fermée, elle est cédée à une loge maçonnique et subira d’importants travaux de rénovation. Le mobilier est transféré vers la nouvelle synagogue rue Blatin.

1990 Le bâtiment est de nouveau à vendre. Un mécène la rachète et en fait don à la communauté juive qui décide alors de la restaurer à l’identique.

2006 Inscription à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques

1er décembre 2013 Ouverture au public du Centre Culturel Jules Isaac : des visites et conférences y sont régulièrement organisées comme le 1er Septembre prochain pour les Journées Européennes de la Culture et du Patrimoine Juifs.

La rue des Quatre Passeports
La rue des Quatre Passeports et son ancienne synagogue dans le quartier Fontgiève (La Fontaine des Juifs)

Merci au livre Histoire des rues de Clermont et Montferrand de Louis Passelaigue pour la signification du nom de la rue !

2 thoughts on “La rue des Quatre Passeports”

  1. bonjour
    je voudrai savoir si des personnes ont connus l’usine qui fabriquait des blouses et qui se situait rue des quatre passeport j avais fait un stage en 1980
    merci pour tout renseignement

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